Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/22

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toutes ses grandeurs, avec toutes ses délices ! Ébranlé quelque temps par le doute, je sentais un besoin invincible de m’attacher de toutes mes forces à la colonne du temple, dut-elle m’écraser dans sa chute ; et voilà qu’aujourd’hui je la retrouve, cette colonne, appuyée sur la science, lumineuse des rayons de la sagesse ; de la gloire et de la beauté ; je la retrouve, je l’embrasse avec enthousiasme, avec amour. Je demeurerai auprès d’elle, et de là j’étendrai mon bras, je la montrerai comme un phare de délivrance à ceux qui flottent sur la mer de la vie. Heureux si quelques amis viennent se grouper autour de moi ! Alors nous joindrions nos efforts, nous créerions une œuvre ensemble, d’autres se réuniraient à nous, et peut-être un jour la société se rassemblerait-elle tout entière sous cette ombre protectrice ; le catholicisme, plein de jeunesse et de force, s’élèverait tout à coup sur le monde, il se mettrait à la tête du siècle renaissant pour le conduire à la civilisation, au bonheur ! Oh mes amis, je me sens ému en vous parlant, je suis tout plein de plaisir intellectuel car l’œuvre est magnifique, et je suis jeune j’ai beaucoup d’espoir, et je crois que le temps viendra où j’aurai nourri, fortifié ma pensée, où je pourrai l’exprimer dignement. Oui, les travaux préliminaires m’ont déjà découvert la vaste perspective que je viens de vous découvrir et sur laquelle mon imagination plane avec transport. Mais c’est peu de contempler la carrière