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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/23

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que j’ai a parcourir, il faut se mettre en chemin car l’heure est venue ; et si je veux faire un livre à trente-cinq ans, je dois commencer à dix-huit les travaux préliminaires, qui sont en grand nombre.

En effet, connaître une douzaine de langues pour consulter les sources et les documents, savoir assez passablement là géologie et l’astronomie , pour pouvoir discuter les systèmes chronologiques et cosmogoniques des peuples et des savants, étudier enfin l’histoire universelle dans toute son étendue, et l’histoire des croyances religieuses dans toute sa profondeur : voilà ce que j’ai à faire pour parvenir à l’expression de mon idée. Vous vous récriez sans doute, vous vous moquez de la témérité de ce pauvre Ozanam, vous songez à la grenouille de la Fontaine et au ridiculus mus d’Horace. Comme vous voudrez ! Moi aussi j’ai été étonné de ma hardiesse ; mais qu’y faire ? Quand une idée s’est emparée de vous depuis deux ans et surabonde dans l’intelligence, impatiente qu’elle est de se répandre au dehors, est-on maître de la retenir ? Quand une voix vous crie sans cesse: Fais ceci, je le veux! peut-on lui dire de se taire ? -Au reste, j’ai communiqué ma pensée à M. Noirot, qui m’a fort encouragé à accomplir mon plan. Et comme je lui témoignais que je craignais de trouver la charge trop lourde pour moi, il m’a assuré que je trouverais bien des jeunes gens studieux