Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/236

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lasser d’admirer l’action des papes au moyen âge. Je n’admire pas moins ceux des temps modernes, et j’ai lu un très-bon livre de M. Artaud sur la vie et le pontificat de Pie VII, où j’ai trouvé des choses héroïques que le monde connaît peu.

Heureux ceux dont la vie peut se consacrer à la recherche du vrai, du bien et du beau, et que n’importune jamais la vulgaire pensée de l’utilité pécuniaire Et cependant, même dans cette recherche, on est quelquefois saisi d’un scepticisme qui paralyse l’intelligence ; ainsi m’arrive-t-il quand je considère l’instabilité et la dissemblance des jugements humains en matière de Beau. Fénelon comparait les églises gothiques à de mauvais sermons ; tu fais de Saint-Pierre un grand colosse qui n’a pas le sens commun. Profane, que croirai-je, quand les grands prêtres se disputent ?

Toutefois jusqu’à nouvel ordre, et sans craindre ni l'épithète d’éclectique, ni le reproche d’incliner aux divisions tripartiques, j’admets trois formes légitimes d’architecture chrétienne la forme romane des belles églises de l’ancienne Rome et dont pour mes souvenirs le type est Saint-Clément. La forme gothique des cathédrales de Milan, de Lyon et de Paris. La forme moderne des coupoles, forme symbolique qui réalise à sa manière une image du ciel, et qui, essayée pour la première fois à Sainte-Sophie de Constantinople, répétée à Pise et à Venise, s’est élancée plus hardiment à Florence, et s’est