la Société de Saint-Vincent, de Paul, cette fameuse séance du dernier décembre 1834 où l’on discuta la division, où Letaillandier pleurait, où la Perrière et moi nous nous traitâmes d’une dure façon, où l’on finit par un embrassement plus amical que jamais en se souhaitant la bonne année du lendemain. Avec cela les réveillons de Noël, les processions de la Fête-Dieu, les églantinesqui fleurissaient si jolies sur le chemin de Nanterre, les reliques de saint Vincent de Paul portées sur nos épaules à Clichy, et puis tant de bons offices échangés, tant de fois le trop plein du cœur épanché en des conversations que la complaisance de l’un permettait à l’autre de rendre longues ; les conseils, les exemples, les pleurs secrets versés au pied des autels quand on s’y trouvait ensemble ; enfin jusqu’aux promenades autour des lilas du Luxembourg, ou sur la place de Saint-Etienne du Mont, quand le clair de la lune en, dessinait si bien les trois grands édifices.
Tout cela, mon cher ami, devient pour moi comme le fond du tableau de mes idées ; tout cela jette une lumière douce et un peu triste sur mon existence présente qui perd beaucoup à la comparaison. Je crois vraiment comprendre comment l’histoire devient pour l’esprit humain poésie, et pourquoi les peuples gardent avec un attachement si filial leurs traditions. J’ai ainsi mon âge d’or, mes temps fabuleux, ma mythologie, si vous le