Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/337

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LV
L’ABBÉ LACORDAIRE À FRÉDÉRIC OZANAM.
La Quercia, 26 avril 1839.

Très-cher monsieur,

Vous nous avez fait, à mes amis et à moi, un accueil trop aimable pour que je n’aie pas la pensée de vous en témoigner tout le souvenir que nous en avons garde. Vous prenez d’ailleurs un si grand intérêt à notre œuvre, qu’il est juste de vous en donner des nouvelles. Nous sommes arrivés à Rome le lundi de la semaine sainte par le plus beau temps du monde, qui ne nous avait pas quittés depuis Lyon, si ce n’est à Milan pour deux jours seulement. Les Dominicains nous ont reçus avec une fraternité et une ouverture de cœur dont vous n’avez pas idée, et je puis dire avoir vu la, pendant quinze jours, et pour la première fois, ce que c’est que l’amour chrétien, l’union des âmes en Jésus-Christ. Un Dominicain est, à la lettre, un Français, et l’esprit admirable de cet ordre a vaincu en eux, dans la plupart