Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/430

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Enfin, la dernière séance était plus facile j’eus à parler de la critique littéraire au siècle de Louis XIV ; je pris encore mes aises, me donnai carrière au sujet de l’influence funeste exercée par l’école janséniste sur la poésie française, et trouvai moyen de signaler les services rendus à la langue par saint François de Sales. Je craignais d’avoir brisé les vitres, mais tout fut pris au mieux le scrutin définitif, fait d’après la moyenne des rangs obtenus dans les diverses épreuves, me fit sortir le premier et à mon extrême étonnement, dans ce résultat, il ne fut pas nécessaire de tenir compte des littératures étrangères. C’est-à-dire, que le résultat était un mensonge des plus bizarres, en me plaçant, pour les lettres classiques, au-dessus des cinq ou six jeunes professeurs qui se présentaient avec moi, et dont plusieurs réunissaient à des études profondes, une improvisation coulante, vive et gracieuse. Si donc tout cela n’est pas un rêve, ou un jeu impertinent du hasard, on ne peut le justifier que d’une seule façon. Dieu m’avait fait la grâce d’apporter dans cette lutte une foi, qui même quand elle ne cherche pas à se produire au dehors, anime la pensée, maintient l’harmonie dans l’intelligence, la chaleur et la vie dans le discours. Ainsi puis-je dire «  in hoc vici, » et cette idée, qui peut. au premier abord sembler orgueilleuse, est pourtant celle qui m’humilie et en même temps me rassure.