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LXXIX
À M.L...
Paris, 2 janvier 1842.

Mon cher ami,

Il faut que je vienne vous souhaiter la bonne année. Après une si longue absence, il est temps de donner signe de vie et de renouer une correspondance qui est un de mes plus chers plaisirs. D’ailleurs on dit que vous vous plaignez de mon silence prolongé, et je veux le rompre, ne fût-ce que pour un petit nombre de lignes ; elles suffiront à vous prouver qu’on ne vous oublie pas. Depuis ma dernière lettre, j’ai passé par bien des vicissitudes ; on m’a envoyé aux eaux minérales d’Allevard dans l’Isère, ou nous sommes demeurés un peu plus d’un mois. C’est un pays magnifique, sur les premières rampes des Alpes, au milieu de toutes les grandeurs d’une nature gigantesque. La beauté du séjour, la salubrité de l’exercice et la douceur infinie des soins que je recevais m’ont fait un grand bien après, nous avons été chercher un autre soleil et d’autres deux.