Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/77

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Voilà comme est notre existence à nous qui commençons. Sommes-nous donc irrévocablement condamnés à ces inquiétudes qui nous dévorent, à ces tourments qui nous assiègent, et n’est-il aucun moyen de rendre à notre cœur un peu de paix et de consolation ?

Vois-tu, mon bon ami, nous avons-besoin, nous autres, de quelque chose qui nous possède et nous transporte, qui domine nos pensées et qui. les élève; nous avons besoin de poésie au milieu de ce monde prosaïque et froid, et en même temps d’une philosophie qui donne quelque réalité à nos conceptions idéales ; d’un ensemble de doctrines qui soit la base et la règle de nos études et de nos actions. Ce double bienfait, nous le trouvons dans le catholicisme, auquel nous nous sommes rattachés pour notre bonheur. C’est donc là le point de départ de tous les labeurs de notre Intelligence, de tous les rêves de notre imagination, c’est le point central auquel ils doivent aboutir. Ainsi disparaît ce vague qui nous fait mal et nous laisse abandonné à notre propre faiblesse. Or le sentiment de notre faiblesse étant l’une des principales sources de la mélancolie, la présence de la pensée catholique dans notre âme est le premier remède à lui opposer. Est-ce là tout ? Non certes, à mon avis ne reléguons point nos croyances dans un domaine de spéculation et de théorie, prenons-les au sérieux et que notre vie en soit l’impression continuelle. Ne