Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/79

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sées Il, a a dans. chaque affaire deux avocats et un troisième qui fait fonction de ministère public. Les autres jugent et le fond de la cause et le mérite des plaidoiries. Il n’est pas permis de lire, le plus souvent on improvise; c’est surtout aux répliques qu’il faut s’exercer. Il y a des jeunes gens très-spirituels qui s’en acquittent d’une manière admirable. J’ai déjà parlé deux fois et notamment ce soir, j’ai suppléé un procureur du roi absent ; on ne m’a donné qu’une heure pour préparer mon affaire ; cependant on a paru assez satisfait pour moi, je me suis trouvé faible et hésitant, parce que je ne me sentais point maître de mon sujet.

Mais la conférence d’histoire est bien une autre chose. Composée d’une quarantaine de membres, elle se rassemble tous les samedis. Là tous les travaux sont libres : histoire, philosophie, littérature, tout est admis. Toutes les opinions trouvent les portes ouvertes, et de là résulte une émulation bien plus forte car si l’on vise à bien faire, ce n’est pas pour chercher des applaudissements et des éloges, c’est pour donner de plus solides appuis à la cause qu’on a embrassée. Puis chaque travail, après avoir été lu, est soumis à une commission qui le critique, le discute et nomme un rapporteur qui est son organe devant la conférence ; rien n’échappe à la sévérité de cette censure, il s’y fait des recherches sérieuses, un contrôle quelquefois très-malin. Enfin. un comité supérieur est établi pour donner à toute