Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/237

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plus chrétien et de plus honnête. C’est à mon avis ce qu’on doit faire à peu près partout ; ne pas perdre ses voix sur des candidatures sans valeur, et appuyer de ses suffrages les hommes de l’opinion démocratique qui sont disposés à faire respecter les consciences.

Nous avons vu avec déplaisir que la tranquillité de Lille avait été troublée par des rassemblements dangereux. Heureusement tu n’avais rien à craindre. Mais nous voudrions que les ouvriers de Lille et de Lyon imitassent la modération et la sagesse de leurs frères de Paris. Voilà sept semaines que cette grande et opulente ville n’a ni gouvernement, ni police régulière ; et cependant on n’entend pas parler plus qu’auparavant ni de vol, ni de meurtre, ni de désordre grave. Ne croyez pas les malintentionnés qui vont semant des fables absurdes, rien de tout cela n’est vrai et rien n’est plus contraire aux disposition du peuple de Paris, qui cherche toutes les occasions de témoigner son respect pour la religion, sa sympathie pour. le clergé. Mon ami l’abbé Cherruel, qui a béni treize arbres de la liberté. est encore tout ému des preuves de foi qu’il a trouvées dans cette foule où depuis 1815 on habituait le prêtre à ne voir que des ennemis de Dieu et de l’Église.

Occupe-toi toujours des domestiques autant que des maîtres, et des ouvriers comme des riches c’est désormais la seule voie de salut pour l’Église