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ANNÉE 1842

velopper heureusement sous vos yeux, grandissant de.corps et d’esprit, et vous donnant toutes tes joies de la paternité. Je, vois avec envie cette jeune génération de petits anges qui fleurit autour de notre génération présente..Voici C. et À. vous, et bien d’autres encore voici de petites familles catholiques qui se forment et qui promettent de. conserver les traditions de foi et de vertu. Malgré toutes les grâces dont le bon Dieu me comble depuis quelque temps, mon caractère, loin de s’affermir et de s’élever, est plus que jamais rempli de troubles et de faiblesses. Les occupations littéraires auxquelles je me livre, en maintenant l’imagination dans une activité perpétuelle, lui donnent un empire désordonné. La lenteur inévitable d’une carrière me décourage souvent et m’effraye. Il y a dans l’extrême concurrence qui encombre toutes les avenues, quelque chose d’impatient, de,tumultueux, à quoi je ne sais résister. Et, sans la sérénité douce qui règne dans mon intérieur je me perdrais au milieu des agitations du dehors. Pourquoi n’ai-je pas dans la.pratique cette confiance dans la bonté divine, dont je comprends si bien les motifs ? Pourquoi cet empressement inquiet, point d’abandon et peu de prière ? Pourquoi la mobilité désolante de mes idées ne me laisse -t-elle pas le refuge et le repos que d’autres trouvent devant leur crucifix ? Pourtant j’ai autour de moi tant d’encouragements et d’exemples ! J’ai fait une