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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/24

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tiens s’étaient habitués à considérer comme le sanctuaire de toute sagesse et de toute justice : Il en appela à Rome ; mais, pour plus de sûreté, il en appelait en même temps à l’empereur, auprès duquel il avait l’appui d’Eudoxie et de Chrysaphe. Grâce à cette intervention, il fut renvoyé absous par le conciliabule tenu à Éphèse, en 449, et il lui fut donné raison sur tous les points[1]. Ces intrigues n’avaient pas trompé l’esprit clairvoyant de Léon, qui tenait l’œil fixé sur ces théologiens égarés, destinés à pousser un jour le délire jusqu’à disputer de la nature de la lumière du Thabor, au moment où le Turc serait sur la brèche de Constantinople. Léon était déjà intervenu avec toute la grandeur, toute la sagesse et le bon sens de l’esprit romain. Il avait écrit des lettres dans lesquelles il fixait le sens contesté, et avec une persévérance infinie, renversant tous les obstacles que lui opposait l’intrigue, il avait fini par obtenir la convocation d’un grand concile, à Chalcédoine, en 451. Il ne choisit pas un lieu éloigné de la cour, mais une ville d’Asie, à la porte de Constantinople, parce qu’il n’a pas peur des embarras qu’on lui suscite ; il connaît jusqu’où peut aller le pouvoir de la parole et de l’esprit. En effet, la lettre[2] qu’il écrivit à cette occasion est considérée comme un grand monument de l’antiquité ecclésiastique ; elle prit place dans le

  1. Voir les notes à la fin de la leçon, I
  2. Voir les notes à la fin de la leçon, II.