gieuses , car les oeuvres de Paulin sont abondantes, mais celles où se retrouve surtout l’inépuisable épanchement de cette âme si tendre, ce sont les dix-huit poëmes composés pour l’aniversaire de la fête de saint Félix. Ce martyr, au service duquel Paulin s’était consacré, avait fini par attacher son âme par ce lien, dont parle l’Ecriture, qui avait attaché l’âme de David à l’âme de Jonathas ; il ne saurait s’épuiser quand il s’agit de raconter la vie, les miracles, la fête, les honneurs de saint Félix, les pèlerinages qui se .font à son tombeau, l’église élevée auprès, les hommages qui lui viennent de toute l’Italie, et surtout, car ceci revient à chaque instant sous sa plume, la description de la fête populaire destinée à célébrer la mémoire de saint Félix : « Le peuple remplit les chemins de ses essaims bigarrés. On voit arriver les pèlerins de la Lucanie, de l’Apulie, de la Calabre, tous ceux du Latium enfermés entre deux mers. Les Samnites mêmes descendent de leurs montagnes. La piété a vaincu l’âpreté des chemins (vicit iter durum pietas ) ils n’ont point de cesse, et, incapables d’attendre le jour, ils cheminent à la lueur des torches. Non-seulement ils portent leurs enfants dans leurs sacs, souvent aussi ils amènent leurs bêtes malades. Cependant les murs de Nôle semblent s’étendre et égaler la cité reine qui garde les tombeaux de Pierre et de Paul.L’église resplendit du feu des lampes et des cierges. Les
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