nelles de diaconesse, de vierge, de veuve. C’est, au contraire, dans la vie commune que je veux considérer la place que fit le christianisme à ces filles d’Eve, relevées de l’antique anathème. Le christianisme, pour rétablir la femme à sa place naturelle dans la famille, avait à faire ce grand ouvrage de remanier de fond en comble l’institution du mariage, et d’y instituer tout ce que le paganisme avait méconnu. Dans le christianisme, la fin principale du mariage n’est pas la naissance des enfants ; saint Augustin le dit dans un admirable langage, et c’est aussi la doctrine de Tertullien : la fin principale du mariage, c’est de donner l’exemple, le type, la consécration primitive de toute société humaine dans cet amour qui en est le lien. Et comme ce type de toute société doit être l’unité parfaite, et par conséquent une unité où tout soit égal et indissoluble, il s’ensuit que dans le mariage chrétien tout se partage et rien ne se rompt : tout se partage, devoirs, condition les devoirs sont égaux pour les deux parties contractantes. Toutes les deux doivent apporter une même espérance, un cœur égal aux mémes chaines destinées à les unir toujours et saint Jérôme le dit avec son âpre et énergique langage. « Autres sont les lois de, César, autres les lois du Christ ; autres les décisions de Papinien, autres les préceptes de Paul. Les païens lâchent le frein a l’impudicité des hommes, et se contentent de leur interdire l’adultère des femmes
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