éclatante en séparant ceux qui restent dans les forêts du Nord, avec leurs dieux et leur antique indépendance et ceux qu’attire le soleil du Midi, avec toutes les séductions d’une conquête nouvelle. Les Francs se font chrétiens, se laissent gagner par les traditions romaines, et entraînent à leur suite les Alemans, les Thuringiens, les Bavarois. Au contraire, la confédération saxonne réunit les ennemis des Francs, les tribus décidées à rester barbares nous verrons leur opiniâtreté arrêter durant trente ans les armes de Charlemagne. La fondation de l’empire carlovingien établit enfin l’unité territoriale, et semble réunir sous une main puissante toutes les forces de la Germanie. Cependant l’antagonisme recommence avec les partages des fils de Louis le Débonnaire, jusqu’à ce qu’il éclate par la séparation définitive de la France et de l’Allemagne. Ainsi toutes les révolutions qui tourmentèrent les Germains pendant neuf cents ans sortent de ces deux causes contraires, le penchant et la résistance des peuples à la civilisation romaine, soit qu’elle agisse par les armes, par le droit ou par la religion. Or, le point d’appui de toutes les résistances, celui qui demeure le même au milieu de tous les mouvements, c’est la Saxe, c’est le pays d’Arminius et de Witikind.
Les Saxons.
Les navigateurs anciens, dont Ptolémée a recueilli les récits, trouvent les Saxons dans cette partie de la Chersonèse Cimbrique qui a formé