Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/270

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trouva plus que des suppliants. Il les reçut en grâce, bâtit la forteresse de Lippstadt aux sources du fleuve, releva Éresburg, et, après avoir passé l’hiver à Heristal, il revint, au. printemps de 777, convoquer les nobles et tout le peuple de Saxe à Paderborn. C’etait le plus beau lieu de la Westphalie. Des sources jaillissantes y arrosaient les terres d’un riche manoir. Le roi des Francs, entouré de ses prélats et de ses comtes,.déploya toute la pompe guerrière des champs de mai. Ce fut là qu’il voulut’ recevoir les envoyés des Sarrasins d’Espagne, venus pour solliciter le secours de ses armes : Il semble que ce grand spectacle frappa les Saxons. Les hommes libres, réunis sous la conduite de leurs chefs, jurèrent obéissance et se soumirent à perdre leur territoire et leur liberté, s’ils violaient la foi promise. Une grande multitude, renonçant aux idoles, demanda le baptême. On vit des troupes innombrables d’hommes, de femmes et d’enfants descendre dans les rivières. Les blonds néophytes, couverts de vêtements blancs, sortaient des eaux au chant des cantiques. A leur tête, les prêtres et les moines allaient-poser la première pierre des églises dans les forêts purifiées ; et, pendant plusieurs mois, le récit de la conversion de la Saxe consola le monde chrétien[1].

  1. Annales Francorum, Eginhardi, etc... Chronic. Moissac, ad ann. 777. Vita Sturmi. Poeta Saxo, ad ann. eumdem.

    Tanto concilio locus est electus agendo,
    Quem Pathalbrunnon vocitant : quo non habet ipsa