Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/422

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christianisme mesura les siècles qu’il mit à ses ouvrages sur la durée qu’il leur promettait. On ne regardait pas à trois cents ans pour bâtir une cathédrale, et on trouvait des générations d’ouvriers pour poser dans la boue et dans la poussière les premières assises, assurées que d’autres leur succéderaient pour continuer l’édifice, jusqu’aux dernières qui en achèveraient le couronnement et qui feraient monter la flèche triomphante vers le ciel. L’édifice des libertés publiques voulait plus de temps. Mais le principe puissant qui conduisait ce travail n’avait pas l’impatience des passions modernes. Les passions ont le droit d’être impatientes ; elles veulent jouir ; elles passent, elles n’espèrent pas de continuateurs de leurs œuvres. Les principes sont patients, parce qu’ils sont éternels.