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La bibliothèque de Ligugé possédait presque tous les Pères grecs et latins. S’il fallait citer tous les monastères où les lettres furent enseignées au septième siècle, on nommerait Jumiéges, Saint-Taurin d’Évreux, Solignac, Saint-Germain d’Auxerre, Moutier-la-Celle au diocèse de Troyes, Mici, Agaune et dans les provinces du nord, plus rebelles à la culture littéraire, Saint-Vincent de Laon, Saint-Valery, Tholey, Grandval. Les monastères de femmes, fermés à toutes les tentations du dehors, s’ouvraient pour recevoir des maîtres illustres et de précieux manuscrits. Saint Césaire d’Arles avait voulu que ses religieuses donnassent chaque jour deux heures à la lecture et que plusieurs s’appliquassent à copier des livres. Des moines irlandais venaient enseigner la musique sacrée aux vierges cloîtrées de Nivelles et, vers 745, deux pieuses Flamandes du monastère de Valenciennes avaient transcrit un psautier, un évangéliaire et plusieurs autres volumes, qu’elles enrichirent d’or et de pierreries[1].

  1. Histoire littéraire de France, t. III, p. 428 et suiv. Joly, Traités historiques des écoles épiscopales, etc. Mabillon, A. SS. 0. S. B., t. 1, p. 25 ; ibid., p. 480. Vita S. Aicadri (mort en 687), ap. Mabillon, A. SS. 0. S. B.,II, 954 « Post ablactationem pueri, summa cum diligentia tradiderunt (parentes) illum ad erudiendum cuidam viro sapientia famosissimo, nomine Ansfrido, praedictae civitatis ex monasterio S. Hilarii cœnobitae ... Erat itaque infans decennatis, quando resedit in scholari primo geniculo. Dein biennio discens ea quae a magistro petierat, florere jam cœpit. et post, de virtute in virtutem transiens, quinquennio transacto, visum illi fuit magistrum fore, et inter primorës conscholasticos