L’enseignement était donné aux laïques.
L’Église enseignait donc, mais elle enseignait pour tous ; et il ne faut pas croire, comme on l’a trop répété, que la science, confinée dans le sanctuaire ou dans le cloître, se refusait aux laïques. L’évêque de Lisieux, Etherius portait à l’éducation de la jeunesse un intérêt si vif, qu’ayant racheté un clerc condamné à mort, mais qui se disait maître de belles-lettres, il le chargea d’enseigner, lui assura, à cet effet, un revenu en vignes, et lui confia tous les enfants de la cité. D’un autre côté, on voit saint Aicadre, élevé au monastère de Poitiers, rentrer ensuite dans le monde, et attendre plusieurs années avant de s’engager au service des autels[1]. Mais la grande école ecclésiastique et séculière des temps mérovingiens, où l’enseignement public paraît dans toute sa pureté et dans toute son étendue, c’est l’école du palais, dont les titres, longtemps oubliés, ont besoin d’être remis en ordre et en lumière.
L'école du palais. — La chapelle.
La chapelle du palais fut le berceau de l’école. Quand les Francs firent leur entrée dans la Gaule et dans l’Église, ils n’y trouvèrent pas de nom plus
- ↑ Gregor. Turon., VI, 56 « Igitur, postquam (elerieus) vitae donatus est, profert se litterarum esse doctorem. promittens sacerdoti, quod, si ei pueros denegaret, perfectos eos in litteris redderet. Gavisus auditu, sacerdos pueros civitatis colligit, ipsique delegat ad docendum, » etc. Cf. Vita S. Aicadri, ubi supra. L’écrivain de la vision de S. Baronius se déclare l’élève de Francard, abbé de Lourey, qu’il appelle « nutritor et doctor filiarum nobilium.»
residere. » On étudiait aussi à l’école de Poitiers les principes du droit canonique. Vita S. Aicadri « Quia idem vir Aicadrus liberalibns studiis adplene erat eruditus, canones etiam non ignorabat. »