Mais l’enseignement des écoles de la décadence avait achevé sa tâche, en communiquant la science aux barbares sous des formes capables de les attacher. Maintenant la barbarie fuyait de ces mystères à l’ombre desquels les lettres s’étaient réfugiées, il ne restait plus qu’un appareil inutile, des souvenirs confus, et le goût du faux savoir et des faux brillants, qui durera autant que l’esprit humain. Une école nouvelle s’élevait où le bon sens devenait maître, où la doctrine des anciens se dégageait de toute corruption, où la raison moderne grandissait dans de meilleurs exercices. Ne nous scanda-
l’autre plus intelligible, et qui donne la clef de la première.
L’obscurité résulte de l’emploi des mots barbares, des mots tirés
du grec, comme exhippitare pascemata, logo cyriou ; enfin, des
transpositions qui bouleversent la construction de la phrase. Exemple
« Hanc unde congruit Augusti caveat qui potiri censuram ut
nomine parat ». Lisez « Unde congruit ut qui parat potiri nomine
Augusti caveat hanc censuram. »
En ce qui touche le géographe de Ravenne, voyez Tiraboschi,
t. VI, et les belles recherches de M. Letronne sur Dichuill Le géographe
anonyme cite M. Marpesius, le roi Ptolémée, Lollianus,
Castorius et Arbition, philosophes romains Aitanarid, Eldebald,
Marcomir, philosophes des Goths Cincris et Blantasis, Égyptiens
et les Africains Geon et Risis.
Lebœuf,Dissert., t. II État des sciences depuis Charlemagne
jusqu’au roi Robert. Abbon de Saint-Germain, dans son poëme du
siège de Paris, pratique la Scinderatio phonorum :
…Burgun-adiere-diones .
Il aime les mots grecs : basileos, cosmos, polis, archon.
Tout son troisième livre est dans le même style. Voyez aussi les vers de
Valafrid Strabo, les lettres d’Hincmar (epist.8), les écrits de
Pascase Ratbert et d’Héric d’Auxerre. On peut suivre longtemps encore la
trace de ce style au moyen âge, et, par exemple, dans les églogues
latines de Dante et de Giovanni del Virgilio.