nière de ce Roi très-haut à sa vue, tous les combattants de l’armée divine ranimeront leurs courages. Elle est désormais accomplie la vision prophétique selon laquelle, capitaine de la chevalerie du Christ, vous deviez revêtir une céleste armure[1]. » Mais, comme il n’y avait pas de vrai chevalier sans service de dame, il avait fallu que François se choisît la sienne. En effet, peu de jours avant sa conversion, ses amis le trouvant pensif et lui demandant s’il songeait à se donner, une épouse’ « Vous l’avez, dit, répliqua-t-il ; car je songea me donner une dame, la plus noble, la plus riche, la plus belle qui fut jamais. » Il désignait ainsi celle qui était devenue pour lui l’idéal de toute perfection, le type de toute beauté morale, c’est-à-dire la Pauvreté. Il aimait à personnifier cette vertu, selon le génie symbolique de son temps ; il se la figurait comme une fille du ciel, qu’il appelait tour à tour la dame de ses pensées, sa fiancée, son épouse. Il
- ↑ Vita a tribus sociis II : « Scio me magnum principem futurum.» Thomas de Celano : « Videbatur ei namque domum totam habere plenam mititaribus armis, sellis scilicet.clypeis , lanceis et caeteris apparatibus... responsum ei haec arma sua fore militumque suorum. Cf. Vita a tribus sociis, I .- Vita a sancto Bonaventura,- Opera sancti Francisci. - S. Bonaventura XIII : « Eia nunc, strenuissime miles Christi , ipsius fer arma invictissimi ducis... impleta est prima visio quam vidisti, videlicet quod, dux in militia Christi futurus, armis deberes cœlestibus signoque crucis insignibus decorari. » Ces pensées sont si familières aux disciples de saint François, qu’en 1687 un franciscain espagnol, Gabriel de Mata, imprimait un poème sous ce titre : El cavallero Asisio, en el vocimiento, vida e muerte del serafico padre san Francisco, en octava rima. V. Chavin de Malan, p. 16 du supplément.