Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/192

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les déplorables titres de sa liberté ? En second lieu, quelle égalité dans les suites du divorce, entre le mari qui vit de son travail, qui souvent voit grandir avec l’âge sa fortune, sa considération, sa destinée et la femme qui n’a jamais qu’à perdre au cours des ans s’ils ne multiplient pas autour d’elles les affections et les respects de la famille, qui a été condamnée à enfanter avec douleur, mais non pas à manger son pain à la sueur de son front, et qui, en épuisant ses forces dans les douleurs de la maternité, n’en a pas assez gardé pour suffire au besoin de l’isolement ? Pour le divorce par consentement mutuel, qui ne voit ce que voyait déjà ce vieux pape du moyen âge que nous citions, et quels moyens auront les hommes las de leurs femmes de leur rendre souhaitable la rupture du mariage ?

Mais, quand les deux époux s’accorderaient sincèrement à demander la dissolution du contrat conjugal, nous ne reconnaîtrions dans leur accord qu’une conspiration des forts de la famille contre les faibles, c’est-à-dire contre les enfants, et la loi paraît ici plus impuissante que jamais à exercer la protection qu’elle doit aux opprimés. Elle n’a pas permis au magistrat de prononcer le divorce avant d’avoir fait comparaître les conjoints assistés chacun de ses deux amis et munis du consentement de leurs pères, mères et ascendants (art. 281 - 286). Les seules personnes qu’elle ne consulte pas sont les