Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/229

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de la charité catholique. C’est ainsi que défense est faite aux regrattiers, ou vendeurs de comestibles, d’acheter d’avance et à terme des charretées de vivres, « parce que les riches auraient toutes les denrées, et les pauvres nulles. » Ainsi encore, chaque orfèvre, à son tour, ouvrira sa forge un jour de fête ou de dimanche, et l’argent gagné ce jour-là sera mis dans la boîte de la confrérie, « pour être donné le jour de Pâques un repas aux pauvres de l’Hôtel-Dieu. » D’autres règlements rappellent, au contraire, les plus hardies nouveautés du temps présent et jusqu’aux plus récentes décisions de la commission des travailleurs. On voit paraître devant le garde de la prévôté les maîtres foulons et leurs varlets en grand discord, sur ce que ceux-ci disaient que les maîtres les tenaient trop tard de leurs soirées, « laquelle chose leur était périlleuse et grief pour le péril de leurs corps. » Le digne magistrat, se référant à une lettre de madame la reine Blanche, décide que « lesdits varlets viendront tous les jours ouvrables à l’heure du soleil levant, à leur royal pouvoir, et feront leur journée jusqu’au vêpre ; » et subsidiairement « que du consentement desdites parties, pour le commun profit, nul desdits ouvriers dudit métier, ni maître, ni valet, ni apprenti, n’ouvreront dudit métier par nuit, et quiconque serait trouvé fesant œuvre par nuit, il sera tenu d’amende. » Assurément, le tribunal du Luxembourg n’avait pas tranché plus har-