génie philosophique de Turgot, ensuite les décrets de l’Assemblée nationale. Elles périrent avec tant d’autres institutions que ce siècle impatient trouva plus facile d’abolir que de réformer.
Si l’on résume ce rapide exposé de l’économie publique du moyen âge, et qu’on écarte ce qui s’y mêle d’erreurs et de passions humaines, on voit en quoi le Christianisme précéda, en quoi il repoussa les doctrines du socialisme. Ce qu’il introduisit, ce qu’il propagea sous toutes les formes, au temporel comme au spirituel, ce fut l’esprit d’association. Tandis que les législateurs modernes poursuivent l’idéal d’un ordre politique où l’État ne trouve en présence de lui-même que des individus dont l’insubordination ne le mettra jamais en péril, l’Église, au contraire, cette grande société qui devait, ce semble, plus que tout autre, abhorrer les résistances, ne craignait pas d’autoriser, de multiplier dans son sein toutes les sortes de communautés ; depuis les Églises nationales, provinciales, diocésaines dont elle reconnaît les privilèges, jusqu’aux ordres religieux qu’elle honore et jusqu’aux dernières confréries qu’elle bénit. Quand le Sauveur avait promis de se trouver au milieu de ceux qui s’assembleraient en son nom, comment s’étonner que, dans un âge chrétien, les hommes aient été tourmentés du besoin de s’assembler, de confondre leurs intérêts, soit dans ces communes qui se constituaient aussi au nom du Christ et le pro-