Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/331

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ici les disciples de Saint-Simon nous arrêtent : « Les croyances, disent-ils, vont s’affaiblissant de jour en jour, le temps vient où il n’y aura plus de foi dans le monde, le protestantisme et la philosophie ont enlevé à l’Église toute sa vieille autorité. Aussi les catholiques ne sauraient-ils expliquer les attaques dirigées depuis trois cents ans contre elle, et, méconnaissant la perfectibilité humaine, ils sont obligés de considérer comme un égarement immense les trois siècles écoulés depuis Luther jusqu’à nous. »

Cette objection soulève une question grave, philosophique : l’appréciation de l’époque actuelle. Le catholicisme, qui proclame l’homme perfectible, ne saurait se trouver en contradiction avec lui-même; sûr de ses destinées et de celles du genre humain, il s’avance d’un pas calme et majestueux à travers les tempêtes, parce qu’il en connaît les causes et en prévoit le terme.

Posons d’abord cet axiome, que l’humanité, soit qu’elle apparaisse dans l’homme individuel, soit qu’on la considère dans la société tout entière, est toujours la même, composée de mêmes éléments,