Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/366

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ceux de la société, et que la corruption des mœurs tue les nations.

De l’abolition générale des priviléges, les prédicateurs de la nouvelle doctrine déduisent encore l'émancipation des femmes. Elevée par le Christianisme à toute la dignité de sa condition, la femme est la compagne de l’homme, et non son esclave ; mais le Créateur, qui fit bien toutes choses, donna à chacun d’eux son domaine et ses attributions. A l’homme le monde appartient, et il le subjugue par la sagesse, la puissance et la force ; à la femme le cœur de l’homme, et elle y règne par la grâce, la douceur et la beauté. Oh ! qu’elle.ne renie point son apanage, car il est grand qu’elle n’envie point celui de son époux, car c’est un fardeau trop lourd pour elle L’homme et la femme sont faits pour s’aimer, non pour lutter ensemble à chacun son caractère, à chacun sa mission et sa vie.

Ici un soupçon grave s’élève : on a accusé les saint-simoniens de poser en principe politique la communauté des femmes. Malgré leur dénégation formelle, il est certain que leurs enseignements et leurs discours ont manifesté une forte tendance vers ce résultat, qui au reste ne serait qu’une conséquence rigoureuse de leur système. Pour nous, nous aimons mieux mille fois les croire rebelles à la dialectique qu’aux lois les plus saintes de la nature, et nous nous hâtons de tirer un rideau sur