Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/383

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sciencieuse investigation de la vérité, n’avait eu d’autre résultat que le découragement de l’esprit et la corruption des mœurs. Mais il y a dans le caractère français trop de noblesse et d’énergie pour laisser place à une complète désorganisation morale. Déjà les sciences ont rougi de leur propre dégradation la philosophie a cessé d’être athée de nombreux efforts ont été faits pour atteindre à des doctrines plus élevées, et déjà le succès les couronne. Oui, elle refleurira, la vieille terre de France, elle se parera encore de cette antique pureté de mœurs qu’on avait crue perdue pour jamais ; elle se parera de la sagesse de ses institutions et de la triple gloire des sciences, des arts, de l’industrie. Cette œuvre est à vous, jeunes gens. Vous avez éprouvé tout le vide des jouissances physiques ; un besoin immense s’est fait sentir dans vos âmes ; vous avez connu que l’homme ne vit pas seulement de pain, vous avez eu faim et soif de la vérité et de la justice ; et vous avez cherché cet aliment dans les écoles philosophiques, vous avez couru aux leçons des modernes apôtres, et rien de tout cela n’a rempli vos cœurs. Voici que la religion de vos pères vient s’offrir à vous, les mains pleines. Ne détournez pas vos regards car elle aussi est généreuse et jeune comme vous. Elle ne vieillit point avec le monde : toujours nouvelle, elle vole au-devant des progrès du genre humain ; elle se met à sa tête pour le conduire à la perfection.