Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/524

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caresses qu’il faisait aux petits enfants, son grand front, ses belles mains, le décelèrent à ses hôtes rustiques, qui tombèrent à ses genoux et s’écrièrent « I ! faut que vous soyez le grand archevêque « de Cantorbéry » Son esprit, exercé à la culture des belles-lettres, en a conservé une sorte de parfum, et ; docteur du moyen âge, il ne dédaigne pas de semer dans ses écrits les fleurs de la poésie virgilienne. Dans les écoles les plus célèbres de la chrétienté, il a étudié la théologie et la science des lois sous la direction de Pierre Lombard et de Gratien souvent dans son exil il retourne à ses livres chéris comme à de bons et fidèles amis du temps passé. Une des plus douces consolations de sa solitude, c’est le commerce épistolaire qu’il entretient avec deux des hommes les plus remarquables de ce temps, Pierre de Blois et Jean de Salisbury[1]. On croit même qu’il fut, initié dans sa jeunesse aux mystères de l’architecture gothique, dont l’enseignement traditionnel se conservait dans le clergé car le Dauphiné se glorifie de posséder une église bâtie sur ses plans. — C’est bien encore le même à qui les pauvres furent si chers ; il les chérit plus encore depuis qu’il est devenu semblable à eux.

  1. Il paraîtrait résulter d’une lettre de Pierre de Blois à S. Thomas, que celui-ci aurait composé un livre de Nugis curialibus, où il aurait flagellé avec une puissante ironie l’école naissante des légistes. Les centuriateurs de Magdebourg lui attribuaient aussi un Encomium Mariae Virginis. Tous nos efforts n’ont pu nous faire découvrir aucun vestige de ces deux ouvrages.