Page:Pépin - Les barricades en 1832.djvu/68

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hostile au pouvoir observe le parti opposé, également hostile au pouvoir, suivant toutes ses démarches, calculant toutes les chances de succès contre le pouvoir, à l’affut de toutes les nouvelles sinistres, prenant acte de chaque émeute, de chaque conspiration, de chaque protestation ; ceux-ci, se réjouissant des affaires de Marseille[1] et de la Vendée, parce que c’est un moyen d’accuser le pouvoir, qui laisse conspirer la Restauration ; ceux-là se consolant du complot manqué de la rue des Prouvaires, par l’affaire de Grenoble[2], de l’échauffourée de Marseille, par le Compte-ren-

  1. L’Opposition a dit d’abord : On conspire dans le midi ; et, lors de l’affaire de Marseille, elle a nié le fait des conspirations, prétendant que c’était encore là une affaire d’agens provocateurs.

    « Ne se pourrait-il pas que ce gouvernement si habile, et ces conspirateurs si niais fussent de la même fabrique ? L’individu saisi par Chazal ne serait-il pas de ces chefs de conspiration que le jury de Paris acquitte par douzaines. »

    (National, 5 mai 1832.)
  2. Lors des troubles de Grenoble causés par une infâme mascarade, l’Opposition a fait l’énumération des crimes du pouvoir, elle a parlé avec indignation des citoyens massacrés dans les rues, des troupes se servant de leurs armes contre le peuple. Elle n’a pas dit un mot de l’insulte faite au Roi et à la monarchie de Juillet, pas un mot des pierres lancées aux soldats, pas un mot des soldats blessés en se défendant contre des furieux qui voulaient les désarmer. C’est-à-dire, qu’aujourd’hui, en vertu de la révolution de Juillet, il faut que le pouvoir soit toujours attaqué sans se défendre, que l’armée et la garde nationale reçoivent tranquillement des pierres et des pavés, voire même des balles, sans riposter.