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Page:Pétrone, Apulée, Aulu-Gelle - Œuvres complètes, Nisard.djvu/439

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Souffre que de ce peuple il reste un seul essaim :
Tout déloge ; et la terre en tire de son sein.
L’éthlopique gent arrive, et se parlape.
On crée en chaque troupe un maître de l’ouvrage.
Il a l’œil sur sa bande, aucun n’ose faillir.
On entend un bruit sourd ; le mont semble bouillir.
Déjà son tour décroit, sa hauteur diminue.
A la soudaineté l’ordre aussi contribue.
Chacun a son emploi parmi les travailleurs :
L’un sépare le grain que l’autre emporte ailleurs
Le monceau disparaît ainsi que par machine.
Quatre las différents réparent sa ruine :
De blé, riche présent qu’à l’homme ont fait les cieux ;
De mil, pour les pigeons manger délicieux ;
De seigle, au goût aigret ; d’orge rafraichissante,
Qui donne aux gens du nord la cervoise engraissante.
Telles l’on démolit les maisons quelquefois :
La pierre est mise à part ; à part se met le bois.
On voit comme fourmis gens autour de l’ouvrage :
En son être premier retourne l’assemblage :
Là sont des tas confus de marbres non gravés,
Et là les ornements qui se sont conservés.

Supremi Jovis regalis ales. La Fontaine ne fait point intervenir l’aigle. Psyché, qui, dit-il, « était accoutumée à voir des dragons, » s’adresse elle-même aux terribles sentinelles.

Claudum asinum… Supernatans senex mortuus. Ces emblèmes, ces allégories, ces mythes, comme on voudra les appeler, ne sont expliqués par aucun poète et par aucun mythologue. Il serait difficile d’expliquer d’une manière satisfaisante des détails qui tiennent à un ordre d’idées probablement perdues à jamais pour nous.

Veneream pertulit legationem. Dans la Fontaine, elle adresse une longue harangue en vers, tantôt à Pluton et à Proserpine conjointement, tantôt à cette déesse seule.

Tunc Jupiter. Dans la Fontaine, le plaidoyer de Cupidon est charmant :

« Dès que Psyché sera déesse (dit Jupiter à Cupidon qui demande ce titre pour sa maîtresse), il lui faudra des temples aussi bien qu’aux autres. L’augmentation de ce culte nous diminuera notre portion. Déjà nous nous morfondons sur nos autels, tant ils sont froids et mal encensés. Cette dualité de dieu deviendra à la fin si commune, que les mortels ne se mettront plus en peine de l’honorer. — Que Tous importe ? reprit l’Amour : votre félicité dépend-elle du culte des hommes ? Qu’ils vous négligent, qu’ils vous oublient, ne vivez-vous pas ici heureux et tranquille, dormant les trois quarts du temps, laissant aller les choses du monde comme elles peuvent, tonnant et grêlant lorsque la fantaisie voin en vient ? Vous savez combien quelquefois nous nous ennuyons ; jamais la compagnie n’est bonne, s’il n’y a dos femmes qui soient aimables. Cybèle est vieille ; Junon, de mauvaise humeur ; Cérès sent sa divinité de province, et n’a nullement l’air de la cour ; Minerve est toujours armée ; Diane nous rompt la tête avec sa trompe : on pourrait faire quelque chose d’assez bon de ces deux dernières ; mais elles sont si farouches, qu’on ne leur oserait dire un mot de galanterie. Pomone est ennemie de l’oisiveté, et a toujours les mains rudes. Flore est agréable, je le confesse ; mais son soin l’attache plus à la terre qu’à ces demeures. L’Aurore se lève de trop grand matin ; on ne sait ce qu’elle devient tout le reste de la journée. Il n’y a que ma mère qui nous réjouisse ; encore a-t-elle toujours quelque affaire qui la détourne, et demeure une partie de l’année à Paphos, Cythère ou Amathonte. Comme Psyché n’a aucun domaine, elle ne bougera pas de l’Olympe, etc., etc.

« Jupiter se rendit à ces raisons, et accorda à l’Amour ce qu’il demandait. Il témoigna qu’il apportait son consentement a l’apothéose par une petite inclination de tête qui ébranla légèrement l’univers, et le lit trembler seulement une demi-heure. »

Quam Voluptatem nominamus. Voici comment la Fontaine termine son histoire de Psyché :

« Ces plaisirs (de nos époux) leur eurent bientôt donné un doux gage de leur amour, une fille qui attira les dieux et les hommes dès qu’on la vit. On lui a bâti des temples sous le nom de la Volupté.

O douce Volupté, sans qui, dès notre enfance,
Le vivre et le mourir nous deviendraient égaux ;
Aimant universel de tous les animaux,
Que tu sais attirer avecque violence !
Par toi tout se meut ici-bas.
C’est pour toi, c’est pour tes appas,
Que nous courons après la peine :
Il n’est soldat, ni capitaine.
Ni ministre d’État, im prince, ni sujet,
Qui ne t’ait pour unique objet.
Nous autres nourrissons, si, pour fruit de nos veilles.
Un bruit délicieux ne charmait nos oreilles ;
Si nous ne nous sentions chatouillés de ce son,
Ferions-nous un mot de chanson ?
Ce qu’on appelle gloire en termes magnifiques.
Ce qui servait de prix dans les jeux olympiques,
N’est que toi proprement, divine Volupté.
Et le plaisir des sens n’est-il de rien compté ?
Pourquoi sont faits les dons de Flore,
Le Soleil couchant et l’Aurore,
Pomone et ses mets délicats,
Bacchus, l’âme des bons repas.
Les forets, les eaux, les prairies,
Mères des douces rêveries ?
Pourquoi tant de beaux-arts, qui tous sont tes enfants ?
Mais pourquoi les Chloris aux appas triomphants,
Que pour maintenir ton commerce ?
J’entends innocemment ; sur son propre désir
Quelque rigueur que l’on exerce.
Encore y prend-on du plaisir.
Volupté, Volupté, qui fus jadis maîtresse
Du plus bel esprit de la Grèce,
Ne me dédaigne pas, viens-t’en loger chez moi ;
Tu n’y seras pas sans emploi :
J’aime le jeu, l’amour, les livres, la musique,
La ville et la campagne, enfin tout ; il n’est rien
Qui ne me soit souverain bien,
Jusqu’au sombre plaisir d’un cteur mélancolique.
Viens donc ; et de ce bien, ô douce Volupté,
Veux-tu savoir au vrai la mesure certaine ?
Il m’en faut tout au moins un siècle bien compté ;
Car trente ans, ce n’est pas la peine.


LIVRE SEPTIÈME.

Historiam de regc Thracio. C’était Diomède. Hercule, l’ayant vaincu, le punit du même supplice qu’il faisait souffrir à ses hôtes, en le livrant à son tour à la voracité de ses chevaux.

Bellerophontem. Bellérophon, fils de Glaucus, roi d’Ephyre, voidnt s’élever au ciel à la faveur de Pégase ; mais Jupiter le précipita du haut des airs. C’est l’âne qui figure ici Pégase ; le passant qui s’en est emparé est Bellerophon.

Delirantis Attheæ. Lorsque Althée accoucha de Méléagie, elle vit les trois Parques auprès du feu, qui y mettaient un tison, en disant : Cet enfant vivra tant que durera ce tison. Les Parques s’étant retirées, Althéé se leva, prit le tison, l’éteignit et le conserva soigneusement. Lorsque Méléagre fut devenu grand, il combattit et égorgea le terrible sanglier qui désolait tout le pays de Calydun. Il en offrit la tête à Atalante. Les frères d’Althée, voulant avoir celte tête, en vinrent aux mains avec Moléagre, qui les tua tous deux. Althée, pour venger le meurtre de ses frères, jeta le tison fatal dans le feu, où elle le fit brûler peu à peu ; ce qui causa une mort lente a Méléagre, qui se sentait dévorer les entrailles par des