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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/14

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traduction d’une notice historique et littéraire sur Pétrone : la préface de Bourdelot m’offrait d’excellents matériaux pour ce travail ; mais, au moment de les mettre en œuvre, je me suis rappelé que mon beau-père avait publié, à la suite de sa traduction de la Guerre civile, des Remarques sceptiques sur le Satyricon et sur son auteur, qui atteignaient parfaitement le but que je me proposais. J’ai donc pensé que c’était la meilleure introduction que je pusse placer en tête de cet ouvrage. J’espère que le lecteur sera de mon avis, et qu’il me saura gré de reproduire ici cette ingénieuse dissertation, où l’érudition la plus variée s’unit à une critique fine et spirituelle. Le seul reproche que l’on pourrait faire à l’auteur de ces Remarques, c’est de laisser le lecteur dans le doute, et de ne rien conclure ; mais le titre de sceptiques, qu’il leur a donné, répond d’avance à cette objection.

Si j’osais, après tant de savants qui se sont épuisés en conjectures sur cet ouvrage, émettre mon opinion personnelle, je dirais :

Non, le Satyricon n’est pas la diatribe contre Néron, que Pétrone composa à l’article de la mort, tandis que sa vie s’écoulait avec son sang : la longueur de cette Satyre ne permet pas de le croire ; mais il est très-probable que quelque compilateur du moyen âge aura réuni sous ce titre général de Satyricon ou plutôt de Satyricôn, comme le veulent Rollin, Baillet et Burmann,