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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/149

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dues à leur cou ; le troisième, portant dans sa main une coupe pleine de vin, fit le tour de la table, et prononça à haute voix ces mots : Aux dieux propices ! Or ces dieux, disait-il, s’appelaient Cerdon, Félicion et Lucron[5]. On fit ensuite circuler une image très-ressemblante de Trimalchion ; et voyant que chacun la baisait à la ronde, nous n’osâmes nous dispenser d’en faire autant.


CHAPITRE LXI.

Dès que tous les convives se furent souhaité mutuellement la santé du corps et celle de l’esprit, Trimalchion, se tournant vers Nicéros, lui dit : — Vous que j’ai toujours vu à table un véritable boute-en-train, je ne sais pourquoi vous vous taisez aujourd’hui, et ne parlez pas même à voix basse. Voyons, pour me faire plaisir, racontez-nous quelqu’une de vos aventures. — Charmé de ce compliment amical, Nicéros répondit : — Que jamais je n’obtienne un sourire de la Fortune, si depuis longtemps je ne tressaille de joie à la vue du bonheur dont vous semblez jouir ! Livrons-nous donc sans contrainte à la gaieté. Je vais vous raconter une histoire, bien que je craigne d’être en butte aux sarcasmes de ces savants. À eux permis ; ils peuvent rire, cela ne m’ôtera pas une obole : mieux vaut laisser rire de soi que de rire des autres.

Ayant ainsi parlé.   .   .   .   .  


il commença son récit en ces termes : — J’étais encore en ser-