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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/231

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Quelle fureur impie alluma cette guerre,
Et du sein de la paix vous appelle aux combats ?
A-t-on vu parmi nous une Hélène adultère
Oser flétrir l’honneur d’un nouveau Ménélas ?
Ou Médée, en fuyant, pour arrêter son père,
Lui jeter de son fils les membres palpitants ?
Non ; l’amour méprisé veut venger son outrage.
Eh bien ! d’un seul trépas, cruels, soyez contents[2] :
Puisse ma mort, du moins, assouvir votre rage !
N’allez pas, surpassant Neptune en ses fureurs,
Des flots de votre sang grossir ses flots vengeurs.


CHAPITRE CIX.

Ce discours, prononcé d’un son de voix qui trahissait l’émotion de Tryphène, parut calmer un peu l’ardeur des deux armées, qui, ramenées à des sentiments plus pacifiques, s’arrêtèrent et suspendirent les hostilités. Eumolpe, comme chef de son parti, voyant que l’heure du repentir avait sonné, profita de l’occasion ; et, après avoir fait à Lycas une verte réprimande, dressa les articles d’un traité d’alliance dont voici la teneur :

Vous, Tryphène, consentez, de votre plein gré, à oublier tous les sujets de plainte que vous avez contre Giton, à ne jamais lui reprocher les torts qu’il peut avoir eus envers vous jusqu’à ce jour, à ne pas en tirer vengeance et à n’exercer en-