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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/25

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8° Les regrets de notre Pétrone sur la triste situation de la peinture, disparue, dit-il, jusqu’à la dernière trace, au temps où il vivait, picturæ ne vestigium quidem reliquum, ne démontrent-ils pas jusqu’à l’évidence combien il est plus récent que Néron, puisque Rome possédait encore des chefs-d’œuvre de peinture et de sculpture sous le règne même de Commode ?

9° Henri Valois fait vivre l’auteur du Satyricon sous Marc-Aurèle ; Adrien, son frère, sous Gallien ; Statilius, Bourdelot et Jean Leclerc, sous Constantin ; Lylio Giraldi, sous Julien ; d’autres, par une méprise assez plaisante, en ont fait un évêque de Bologne, mort dans le cinquième siècle, et qu’il plut au pape de canoniser. Le chantre un peu profane du plaisir ne s’attendait guère, apparemment, que les dévotes lui crieraient un jour : « Saint Pétrone, priez pour nous ! » Quoi qu’il en soit, Henri Valois, qui lui donne le plus d’antiquité, le place, comme on voit, environ un siècle après Néron. Il est bon de remarquer combien est moderne l’opinion qui le recule vers le milieu du premier siècle. Avant P. Pithou, personne ne s’était avisé d’appliquer le passage de Tacite à l’auteur du Satyricon. Du moins, ce savant modeste ne l’a fait qu’en hésitant ; il donne son sentiment pour une simple conjecture. « Si je ne me trompe, dit-il, l’auteur du Satyricon est le Pétrone dont Tacite a parlé. » Ainsi ses premiers mots expriment l’incertitude. Ceux qui depuis ont d’abord partagé son doute, ont trouvé bientôt plus commode de trancher que d’examiner ; ils ont juré, par paresse, in verba magistri. Mais, quoique les adversaires de cette opinion ne s’accordent point entre eux sur l’époque où vécut T. Pétrone, le consentement unanime de ces derniers à le faire postérieur aux douze Cé- -