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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/26

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sars sar, n’en est pas moins par lui-même une réfutation suffisante du système opposé ; et tout ce qui résulte, en saine logique, de tant de variations, c’est qu’on ignore à quel siècle T. Pétrone appartient.

10° Ceux qui font de l’auteur du Satyricon un seigneur romain, n’ont pas même daigné motiver leur assertion, tant la chose leur paraît claire. Sidoine Apollinaire n’est pourtant pas de leur avis. Il semble indiquer Marseille pour la patrie de notre Pétrone, ou du moins pour le lieu de sa résidence ordinaire. Cette opinion paraîtrait plus probable encore, si, comme l’atteste Servius Maurus, il faut compter parmi les ouvrages de T. Pétrone, qui ne sont pas venus jusqu’à nous, une histoire des Marseillais. Elle est d’ailleurs soutenue par plusieurs savants estimables, tels que Lylio Giraldi, et Conrad Gesner, le Pline de l’Allemagne. Malgré ces considérations, Bouche attribue l’honneur d’avoir vu naître notre Pétrone au village de Pétruis, assez voisin de Sisteron et des rives de la Durance. Il se fonde sur ce que le nom latin de ce village est Vicus Petronii ; ce qu’il prouve en citant une inscription trouvée en 1560, et qui, en parlant d’un préfet du prétoire assassiné à Pétruis, s’exprime en ces termes : A sicariis nefandum facinus in vico Petronii, ad ripam Druentiæ.

D’après cet exposé impartial, voici, je crois, tout ce qu’on peut raisonnablement conclure :

1° Nous n’avons rien de certain sur la personne de T. Pétrone.

2° Peut-être son berceau doit-il être placé dans l’ancienne Provence, et c’est le sentiment qu’ont adopté les savants compilateurs de notre Histoire littéraire[1].

  1. Hist. litt. de France, in-4o, tome I.