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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/256

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Qu’ils subissent en paix l’affront de la victoire.
Caton, vaincu, s’éloigne escorté de sa gloire ;
Et chassés devant lui, la liberté, l’honneur,
Laissent les lois sans force, et l’État sans vengeur.
Plus loin, riche d’emprunts, l’opulence factice,
Dans l’antre de l’usure implore l’avarice ;
Trop heureux si, bientôt, l’insolvable Crésus
N’est vendu pour sa dette, et ne meurt comme Irus !
Tel qu’un venin perfide errant de veine en veine,
Le luxe, dans ton sein, couve ta mort prochaine,
O Rome ! Enfin, la guerre est ton unique espoir[14] :
Quand on a tout perdu, la guerre est un devoir.
Sors du lâche sommeil où ta fierté s’oublie ;
Mars accourt dans ton sang retremper ton génie.


CHAPITRE CXX.

Mais déjà ne sont plus tes bouillants triumvirs.
L’Euphrate de Crassus voit les derniers soupirs.
Pompée au Nil en deuil a légué sa poussière ;
César en plein sénat expire... Ainsi la terre,