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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/258

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Élever jusqu’aux cieux l’orgueil de ses portiques[6] ;
Là, repousser les mers de leurs rives antiques ;
Ici, creuser des lacs où dominaient des monts,
Dompter les éléments et vaincre les saisons.
Que dis-je ? jusqu’à moi perçant de longs abîmes
Pour exhumer cet or, père de tous les crimes,
Des coups de ses marteaux il fait gémir ma cour[7],
Et menace les morts de la clarté du jour.
Qu’attends-tu ? trop longtemps a dormi ta colère,
Déesse ! vengeons-nous ; souffle aux Romains la guerre :
Mon cœur est altéré de leur sang odieux ;
Et Tisiphone, oisive, atteste en vain les dieux,
Depuis que Rome, en deuil de tant de funérailles,
Vit, par deux fiers proscrits, déchirer ses entrailles.


CHAPITRE CXXI.

Il dit, étend son sceptre, et, d’un front redouté
Tempère, en s’inclinant, la noire majesté.
La Fortune répond : — Maître du sombre empire,
O Pluton ! dans les temps s’il m’est permis de lire,