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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/262

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Citoyens nés d’hier, vendus aux plus offrants.
Et, de ces fils nouveaux follement idolâtre,
Rome les traite en mère, et me traite en marâtre !
Non, de ma gloire ainsi je ne descendrai pas ;
Non. L’honneur ou la mort ! Et vous, braves soldats,
Compagnons de César, notre cause est commune,
De nos communs succès on punit ma fortune ;
Je n’ai pas vaincu seul… Puisqu’un choix sans pudeur
Couronne la bassesse et flétrit la valeur,
Le sort en est jeté : que le glaive en décide ;
Marchons ! fort de vos bras, César est un Alcide.
— A peine il a parlé ; trois fois, présage heureux !
Sur son front se balance un aigle audacieux ;
Des bois muets trois fois l’ombre antique murmure,
Trois fois un feu léger sillonne leur verdure.
Tu vis croître, ô Soleil[4] ! ton disque étincelant,
Et dans les cieux ton char rayonna plus brillant.


CHAPITRE CXXIII.

Tout s’ébranle, tout part ; bien mieux que les présages.
L’exemple du héros enflamme les courages.