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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/265

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Arrache en soupirant et son père et ses dieux ;
Et du ciel, dans ses vœux, vaine et faible, défense !
Contre César absent invoque la vengeance.
Ainsi quand l’ouragan, déchaîné sur les flots,
Bat les flancs d’un navire, en vain les matelots
Ont recours à leur art. Au plus prochain rivage
L’un cherche un port tranquille, à l’abri de l’orage ;
L’autre assure ses mâts ; l’autre, bravant la mort,
Livre la voile au vent, et s’abandonne au sort.
Et toi, Pompée ! et toi, l’effroi de Mithridate,
La terreur de l’Hydaspe et recueil du pirate ;
Toi devant qui l’Euxin humilia ses flots,
Dont le Bosphore ému craint encor les vaisseaux,
Dont Rome a vu trois fois la pompe triomphale ;
0 honte ! à fuir ainsi ta fierté se ravale !
Et, flétrissant l’honneur d’un triple consulat,
Tu livres au vainqueur le peuple et le sénat.


CHAPITRE CXXIV.

Le grand Pompée a fui[1]... Tremblants à son exemple,
Les dieux amis du calme ont déserté leur temple ;