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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/266

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Et, détestant de Mars les tragiques horreurs,
Ils abandonnent Rome à ses propres fureurs.
Le front ceint d’un cyprès, errante, méprisée[2],
La douce Paix s’envole au tranquille Élysée ;
La Justice et la Foi la suivent l’œil en pleurs,
Et la Concorde en deuil accompagne ses sœurs.
Soudain l’Érèbe s’ouvre, et sa bouche béante
Vomit tous les fléaux : la Guerre menaçante,
Érinnys, Alecton, le Meurtre sans remord,
La noire Trahison, la Mort, la pâle Mort,
Et la Terreur, que suit l’impitoyable Rage ;
Son front cicatrisé respire le carnage :
D’un vaste bouclier, chargé de mille traits,
Sa gauche, sans fléchir, soutient l’énorme faix ;
Et le brandon fumant dont sa droite est armée
Apporte l’incendie à la terre alarmée.
Deux mortels dans l’Olympe ont divisé les dieux :
En faveur de César, Vénus quitte les cieux ;
Mars a saisi son glaive et Pallas son égide.
Contre Jule Apollon tend son arc homicide ;
Phœbé, Mercure, Hercule, entraînés tour à tour,
S’unissent, pour Pompée, au brillant roi du jour.