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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/272

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dans une nuit obscure ; son nez était légèrement recourbé, et sa bouche mignonne ressemblait à celle que Praxitèle donnait à sa Vénus. Puis son gracieux menton, son cou, ses mains, ses pieds, emprisonnés dans un mince réseau d’or, tout cela eût effacé par sa blancheur le marbre de Paros. Oh ! dès lors, Doris, mes anciennes amours, ne fut plus rien pour moi :

Qu’as-tu fait de ta foudre, ô souverain des cieux ?
___Près de Junon, là-haut tu te reposes :
___Ton sot amour est la fable des dieux.
As-tu donc oublié tant de métamorphoses ?
___C’est maintenant qu’il faut, galant taureau,
___Armer ton front de cornes menaçantes ;
Ou bien, cygne amoureux, d’un plumage nouveau
Couvrir de tes cheveux les boucles grisonnantes.
_____Moins belle fut ta Danaé.
Touche de ce beau corps les formes bondissantes,
Et soudain, de désirs et d’amour consumé,
Le tien éprouvera le sort de Sémélé.


CHAPITRE CXXVII.

Cette apostrophe me valut un sourire si aimable, que je crus voir Diane montrant son disque argenté à travers un nuage[1]. Bientôt accompagnant sa voix d’un geste gracieux[2] : —