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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/333

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Lesbie m’a aussi envoyé des gâteaux où elle a légèrement imprimé ses dents ; le miel de ses lèvres en a augmenté la douceur. Son haleine, plus embaumée que le thym du mont Hymette, répand sur tout ce qui l’approche je ne sais quel parfum plus doux que celui du miel.


XXXII.
LA MÉTEMPSYCHOSE. IMITATION DE PLATON.

Tandis que je cueillais un baiser suave sur les lèvres de mon jeune ami, et que j’aspirais sur sa bouche entr’ouverte le doux parfum de son haleine, mon âme, souffrante et blessée, se précipitait sur mes lèvres, et, cherchant à se frayer un passage entre celles de cet aimable enfant, s’efforçait de m’échapper.

Si ce tendre rapprochement de nos lèvres eût duré un seul instant de plus, brûlée des feux de l’amour, mon âme passait dans la sienne et m’abandonnait. O prodigieuse métamor-