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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/334

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phose ! mort par moi-même, j’aurais continué de vivre dans le sein de mon ami !


XXXIII.
L’HERMAPHRODITE.

Lorsque ma mère me portait encore dans son sein[1], elle consulta, dit-on, les dieux : — Que dois-je mettre au jour ? — Apollon répondit : un fils ; — Mars : une fille ; — Junon : ni l’un ni l’autre. — Quand je fus né, j’étais hermaphrodite. — Quelle sera la cause de sa mort ? — Les armes, dit la déesse ; — Le gibet, dit Mars ; — L’eau, dit Apollon. — Ces trois prédictions s’accomplirent. Un arbre ombrageait l’onde voisine ; j’y grimpe : je portais une épée ; elle tombe ; et moi, par malheur, je tombe dessus ; mon pied s’arrête dans les branches, ma tête plonge dans l’eau. Ainsi donc, homme, femme, sans sexe, je meurs noyé, percé, pendu.


XXXIV.
LA BOULE DE NEIGE.

Je ne pouvais croire que la neige renfermât du feu[1] ; mais, l’autre jour, Julie me jeta une boule de neige : cette neige