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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/339

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désirs amoureux, et beaucoup plus fortement encore si on en boit une infusion dans du vin ; et que c’est pour cette raison qu’on en fait boire aux béliers et aux boucs trop lents à saillir. On éteint, ajoute-t-il, les ardeurs produites par le satyrion en buvant de l’eau de miel et une infusion de laitue. Les Grecs donnent en général le nom de satyrion à toute espèce de boisson propre à exciter ou ranimer les désirs. » C’est la même plante qu’Apulée, le médecin, nomme priapiscon ou testiculum leporis.

CHAPITRE IX. 1 Tuus inquit iste frater. — Le nom de frater, que l’on trouvera plusieurs fois répété dans cet ouvrage, était parfois un nom de débauche chez les Romains : il signifiait un mignon ; mais il est plus exactement rendu par le mot de giton, emprunté à un des personnages de cette satire, et pris substantivement pour désigner celui qui se livre au vice honteux de la pédérastie. Nous verrons plus loin soror signifier une maîtresse.

CHAPITRE XI. 1 Sic dividere cum fratre nolito, etc. — À partir de ces mots, tout ce qui suit, jusqu’au chapitre XII, veniebamus in forum, etc., est une interpolation évidente, adoptée par Nodot, mais que Burmann a rejetée, avec raison, de son édition. Nous ne l’avons traduite que pour ne pas interrompre le fil de la narration ; mais nous ne donnerons aucune note sur ce passage, d’une latinité bien inférieure à celle de Pétrone, et qui, d’ailleurs, ne présente aucune difficulté sérieuse. On y reconnaît aisément la main d’un écrivain moderne, qui a cherché vainement à imiter les grâces et quelquefois même jusqu’aux incorrections de l’auteur qu’il a voulu compléter.

CHAPITRE XIV. 1 Ipsi qui cynica traducunt tempora cœna. — La frugalité des philosophes cyniques qui, au rapport de Lucien, ne mangeaient que des légumes, couvrait, sous l’apparence de la sévérité, la turpitude de leurs mœurs.

CHAPITRE XVII. 1 Neve traducere velitis tot annorum secreta. — Ces prétendus mystères n’étaient plus même un secret du temps de Juvénal. Voici la description qu’il nous en a laissée dans sa satire VI, Contre les femmes, v. 315. Nous empruntons cette citation à l’excellente traduction de Dusaulx, (voir la nouvelle édition publiée par MM. Garnier frères). « On sait à présent ce qui se passe aux mystères de la Bonne-Déesse, quand la trompette agite ces autres ménades, et que, la musique et le vin excitant leurs transports, elles font voler en tourbillons leurs cheveux épars, et invoquent Priape à grands cris. Quelle ardeur, quels élans ! quels torrents de vin ruissellent sur leurs jambes ! Laufella, pour