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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/345

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reproduite sous toutes les formes par les poëtes anacréontiques ; elle fait le sujet de cette chanson si connue :

Nous n’avons qu’un temps à vivre ;
Amis, passons-le gaiement, etc.

CHAPITRE XXXV. 1 Repositorium enim rotundum duodecim habebat signa in orbe disposita. — Cette machine, qui avait la forme d’un globe, et qui contenait les douze signes du zodiaque, était sans doute une chose singulière, mais non pas nouvelle. Alexis, de Thurium, poëte comique, plus ancien que Ménandre, décrit ainsi, au rapport de Suidas, une machine ou un surtout de table à peu près semblable : « Après qu’on nous eut donné à laver, on dressa une table sur laquelle on servit, non du fromage, des olives, des ragoûts et d’autres mets ordinaires, mais un bassin magnifique qui représentait la moitié du ciel, et dans les divers compartiments duquel on avait enchâssé tout ce que le firmament offre de plus beau : des poissons, des chevreaux, des écrevisses et tous les signes du zodiaque. Enfin nous portâmes les mains sur ces astres, et nous ne quittâmes le ciel qu’après l’avoir percé comme un crible. » (Athénée, liv. II, chap. 18.) — D’après ce passage du poëte grec, on voit que l’invention de ce globe n’était point due à l’imaginative du maître d’hôtel de Trimalchion, mais que c’était une nouveauté renouvelée des Grecs.

2 Suadeo, inquit Trimalchio, cœnemus ; hoc est jus cœnœ. — Je soupçonne fort Trimalchion de vouloir faire ici un calembour, et de jouer sur le mot jus, qui, comme chacun sait, a deux sens fort opposés : jus, droit, et jus, sauce. Ainsi hoc est jus cœnœ signifierait également : c’est le droit du festin, c’est pour cela qu’on est à table ; ou c’est l’assaisonnement, la quintessence, le plus succulent du repas. Nous voyons de même ces mots, in jus vocare, tour à tour traduits par appeler en justice, et par fricasser, mettre à l’étuvée, au court-bouillon. On connaît d’ailleurs le fameux calembour de Cicéron : Jure te adjuvabo.

CHAPITRE XXXVI. 1 Altilia, et sumina ; — Altilia, toutes sortes de volailles engraissées ; sumina, sorte de ragoût fait des mamelles de la tétine d’une truie qui vient de mettre bas. Martial dit, livre XIII, épigramme 41 :

Esse potes nudum sumen, sic ubere largo
Effluit, et vivo lacte papilla tumet.


Le mot sumense prend aussi pour la poitrine d’une laie, que l’on appelle le bourbelieren termes de vénerie.