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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/354

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sidérables à combattre contre les bêtes féroces : il y fit même combattre des femmes. Caligula égala et surpassa même la cruauté de Néron. Claude, l’imbécile époux de Messaline, ayant vu avec un extrême plaisir deux gladiateurs se tuer l’un l’autre en même temps, se fit apporter leurs épées pour en faire deux couteaux de table ! Voyezle même Suétone, Vies de Caligula et de Claude.

3 Non est mixcix. — J’ignore quel est le sens et l’étymologie de ce mot ; peut-être faudrait-il écrire mittix de mittere, c’est-à-dire missio-tiem dare gladiatoribus ; non est mittix, il n’est point homme à ménager ses esclaves, il veut qu’on se batte sans quartier, sine fuga, ut amphitheatrum videat carnarium in medio, pour que les spectateurs jouissent d’un véritable carnage au milieu du Cirque ; ferrum optimum daturus est, il donnera aux gladiateurs du fer bien trempé, et non pas de ces épées au tranchant émoussé comme celles dont on se sert au théâtre. Peut-être faut-il lire simplement mitis au lieu de mixcix ou mittix.

4 Mulierem essedarium. — Juste-Lipse, dans ses Saturnales, traite amplement de ces espèces d’amazones qui montaient des chars armés en guerre. Essedaria de esseda, chariot dont se servaient les Gaulois et les Bretons, et qui avait été inventé chez les Belges.

5 Qui deprehensus est, quum dominam suam delectaretur. — Deprehensus est le terme propre pour dire : surpris en adultère. Horace, satire 2 du livre I :

Deprendi miserum est. .   .   .   .   .   .


Par la loi Julia de l’empereur Auguste, la peine de ce crime n’était que l’exil. Cependant, sous ce même prince et sous ses successeurs, les adultères furent souvent condamnés à mort par plusieurs décrets particuliers, jusqu’à ce que, par les constitutions générales de l’empereur Théodose et ensuite de Justinien, les peines contre tous les adultères fussent rendues capitales. Outre cela, il avait été permis de tout temps au mari qui surprenait un coupable en flagrant délit de le tuer, si c’était un esclave, comme celui dont parle Pétrone.

6 Glyco autem, sestertiarius homo, dispensatorem ad bestias dedit. — Sestertiarius homo, un homme de quatre sous, un homme de rien. Pour comprendre ce passage, il faut bien faire attention à ces mots ad bestias dedit. Cela ne veut pas dire que Glycon a fait jeter aux bêtes son trésorier, mais simplement qu’il l’a condamné aux bêtes.

Ce Glycon, cet homme de rien, n’ayant probablement ni bêtes féroces, ni amphithéâtre pour faire exécuter sa condamnation, a donné, peut-êtrc même vendu cet esclave à Titus, pour que celui-ci le fit déchirer