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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/358

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CHAPITRE XLVII. 1 Petauristarios. — Il paraît, d’après ce passage, que les anciens étaient parvenus à dresser des porcs à différents exercices de voltige et à certains tours d’adresse, ce qui est prodigieux, vu la lourdeur et le peu d’intelligence de ces animaux.

2 Vitulos, aeno coctos. — On servait sur la table, des veaux, des porcs, des sangliers tout entiers. Érasme rapporte le proverbe : Solidos e clibano boves ; et le poëte comique Antiphane, au rapport d’Athénée, livre IV, dit, dans sa pièce intitulée Pélops : Nos pères faisaient rôtir un bœuf entier, un mouton, un cerf. On dit même, ajoute-t-il, qu’un cuisinier (ce qui est monstrueux) fit rôtir et servit au grand roi (le roi des Perses) un chameau tout entier !

3 Ex quota decuria es ? — Chaque corps de métier avait, chez les anciens, ses chefs, qu’on appelait décurions, et chacun d’eux avait plusieurs ouvriers et artisans dans sa décurie, c’est-à-dire sous sa direction. Ces décuries étaient plus ou moins honorables, selon la profession ou l’emploi de ceux dont elles étaient composées ; ce qui faisait que l’on tirait quelquefois un homme d’une décurie pour le placer dans une autre plus distinguée, pour récompenser son mérite ; et quelquefois aussi qu’on le faisait descendre dans une décurie inférieure pour le punir. Ex quota decuria es ? Ces paroles sont pleines de vanité et d’ostentation : par là Trimalchion indique qu’il avait tant d’esclaves, qu’il était obligé de les distinguer par décuries. Or, les Romains avaient trois sortes de valets : les principaux se nommaient atrienses, et ils servaient dans le palais ; viatores étaient les valets de pied, qu’on envoyait de côté et d’autre, et qu’on appelait aussi cursores ; les moins estimés étaient les villici,' 'ou valets de basse-cour.

CHAPITRE XLVIII. 1 Dicitur confine esse Tarracinensibus et Tarentinis. — La première de ces villes est dans la campagne de Rome, et la seconde aux extrémités du royaume de Naples. Ce passage suffirait seul pour prouver que ce n’est pas Néron que Pétrone a eu en vue sous le nom de Trimalchion : cet empereur n’était pas sans doute un érudit, mais il n’était pas non plus d’une ignorance assez grossière pour commettre d’aussi lourdes bévues. Il est donc beaucoup plus probable que notre auteur a voulu peindre ici Tigellin, cet homme sorti de la lie du peuple, qui, à force de bassesses et d’intrigues, parvint à supplanter Pétrone dans la faveur de Néron, et bientôt après à le perdre.

CHAPITRE L. 1 Quum Ilium cuptum est, Annibal, homo vafer, etc. — Cette histoire, ou plutôt ce conte de Trimalchion sur l’origine de l’airain de Corinthe, est parfaitement conforme à son éducation, et offre un trait d’excellent comique. Personne n’ignore combien Annibal fut pos-