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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/361

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Cette frénésie de danser était bien éloignée de la modestie des mœurs romaines du temps de Cicéron, qui, dans l’oraison pro Murena, dit que l’on ne pouvait faire à un homme une injure plus grave que de l’appeler danseur : Un homme, ajoute-t-il, ne peut danser, s’il n’est ivre ou fou.

CHAPITRE LIII. 1 Saltuariorum testumenta.Saltuarii, ceux qui étaient chargés de la garde des forêts et des fruits.

2 Trimalchio cum elogio exheredabatur. — Tel était le malheur de ces temps-là, que les empereurs cassaient souvent, les testaments des particuliers pour s’emparer de leurs biens. Dès lors, ceux qui voulaient en conserver une partie à leur famille étaient obligés de faire un legs considérable à l’empereur, pour l’intéresser à maintenir leurs dispositions testamentaires. Quelques-uns s’en excusaient dans leurs testaments, et y expliquaient les raisons qu’ils avaient de ne rien laisser à l’empereur. C’est le sens du mot elogium, qui, dans le droit, se prend ordinairement en mauvaise part, et s’applique aux motifs qu’on alléguait pour exhéréder quelqu’un. Ainsi saint Augustin (in Sermone de vita et moribus clericorum) dit : Ambos exheredavit, illum cum laude, istum cum elogio.

CHAPITRE LIV. 1 Alienum mortuum plorare. — Allusion au métier de ces femmes qu’on louait pour pleurer aux funérailles. Lucilius, satire XXII, dit à ce sujet : Couductœ flent alieno in funere ; Stace, livre V des Silves, vers 245 : Non sua funera plorant ; et Sénèque, de Clementia, livre X, chapitre 6 : Qui a sapiente exigit ut lamentationem exigat et in alienis funeribus gemitus.

CHAPITRE LV. 1 Summa carminis penes Nursum Thracem commorata est. — Quelques critiques veulent que ce Marsus soit le poëte de ce nom auquel Martial (liv. IV, épigr. 29) attribue un poëme sur les Amazones, et dont les ouvrages n’existent plus, à l’exception du quatrain suivant sur la mort de Tibulle, dont il était contemporain, et qui mourut apparemment peu de jours après Virgile :

Te quoque Virgilio comitem non œqua, Tibulle,
Mors juvenem campos misit in Elysios,
Ne foret, aut Elegis molles qui fleret amores,
Aut caneret forti regia bella manu.

D’autres critiques ont substitué Mopsus, poëte tragique, à Marsus. Mais, dit Burmann, on ne voit nulle part que ni l’un ni l’autre soient nés dans la Thrace. D’ailleurs, il est vraisemblable que les convives de Trimalchion, beaux esprits, qui affectaient la grécomanie, qui faisaient à l’envi parade de leur érudition, ont imaginé de citer plutôt quelque