Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/363

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on ne s’était pas encore avisé de manger des cigognes ; d’où Horace dit, satire 2 du livre II :

Tutus erat rhombus, tutoque ciconia nido,
Donec vos auctor docuit praetorius.


Ce fut un certain Acinius Rufus qui, le premier, fit servir des cigognes sur sa table, et les mit à la mode ; et comme ensuite il brigua la préture qui lui fut refusée, on fit à ce propos une chanson dont voici le sens : Si ce galant Rufus, qui apprête si bien les cigognes, n’a pas eu les suffrages en sa faveur, c’est que le peuple a voulu venger la mort de ces oiseaux. Les cigognes, d’ailleurs, n’étaient pas bonnes à manger : leur rareté en faisait tout le prix.

4 Æquum est, induere nuptam ventum textilem. — Sénèque, de Beneficiis, lib. VII, dit : « Je vois des vêtements de soie, si l’on peut appeler vêtements ces étoffes qui ne mettent à couvert ni le corps ni la pudeur, et avec lesquelles une femme ne peut dire, sans mentir, qu’elle n’est pas nue. C’est ce qu’on va chercher à grands frais chez des nations inconnues, afin que nos femmes fassent voir au public tout ce qu’elles peuvent faire voir en particulier à leurs galants. » Il n’est pas nécessaire de faire sentir le rapport qui existe entre le passage de Sénèque et les vers de Pétrone :

Æquum est, induere nuptam ventum textilem,
Palam prostare nudam in nebula linea.


Varron appelle ces habits : vitreas togas, des robes de verre. Saint Jérôme, écrivant à Léta sur l’éducation de sa fille, veut qu’elle porte des habits qui la garantissent du froid, et qui ne la laissent pas nue en la couvrant : Non quibus vestita corpora nudentur. Horace, satire 2 du livre I :

 
.   .   .   .   .   Cois tibi paene videre est,
Ut nudam.   .   .   .  


Coae vestes étaient des habits d’une gaze très-fine qu’on faisait dans l’île de Cos, où il y avait une grande quantité de vers à soie (Pline, liv. II, chap. 23).

CHAPITRE LVI. 1 Puerque, super hoc positus officium, apophoreta recitavit. — Les Romains, pendant les Saturnales, et lorsqu’ils donnaient des festins, faisaient des espèces de loteries où l’on tirait des billets qui contenaient toutes sortes de choses dont le maître de la maison faisait présent aux convives. Pour rendre ces loteries plus divertissantes, au