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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/372

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La quatrième, laurea : on en couronnait aussi les empereurs ; ce qui a inspiré à Stace cette pensée ingénieuse pour flatter Domitien :

At tu, quem longe primum stupet itala virtus
Graiaque, cui geminae florent vatumque ducumque
Certatim laurus, olim dolet altera vinci.
___________(Achilleidoslib. 1, v. 14. )


La cinquième, ex edera. Pline en parle, livre XVI, chapitre 62 : Alicui et semen nigrum, alii crocatum : cujus coronis poetœ utuntur, foliis minus nigris. D’où Ovide (Art d’aimer,liv. III, v. 411), se plaignant que les Muses sont délaissées et sans honneur :

Nunc ederae sine honore jacent.   .   .   .   .   .

La sixième, myrtea. C’était avec raison qu’on couronnait les poëtes élégiaques et lyriques du myrte consacré à Vénus ; ce qui a fait dire à Stace, livre I, silve 2 :

.   .   .   .   .   .Mitisque incedere vates
Maluit, et nostra laurum subtexere myrto.

Enfin la septième, ex apio, d’ache, espèce de grand persil. Dans son commentaire sur ces vers de 15 sixième églogue de Virgile :

Ut linus haec illi divino carmine pastor,
Floribus atque apio crines ornatus amaro,
Dixerit.   .   .   .


Servius nous apprend qu’on décernait cette couronne dans les jeux Néméens, qui furent institués en l’honneur du poëte Archemorus. Ju-vénal (sat. VIII, v. 224) adresse à Néron le reproche d’avoir brigué la couronne d’ache :

Quid Nero tam saeva crudaque tyrannide fecit ? Haec opera atque hae sunt generosi principis artes, Gaudentis faedo peregrina ad pulpita saltu Prostitui, graiaeque apium meruisse coronae.


Dans les jeux publics, le même poëte pouvait remporter plusieurs cou-ronnes ; Stace en obtint trois aux jeux Albins. Une ancienne inscription, recueillie par Gruter, nous apprend qu’un enfant de treize ans